Des cas de variole du singe continuent d’être enregistrés dans plusieurs Pays en Afrique. Selon l’organisation mondiale de la santé, des cas ont été notifiés dans trois pays africains qui n’avaient jusqu’alors jamais signalé de cas d’infection par cette maladie. Il s’agit du Ghana, du Maroc et de l’Afrique du Sud.
« La propagation géographique de la variole du singe dans des parties de l’Afrique où aucun cas n’a encore été détecté est un signe inquiétant », a indiqué la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Pour elle, il est essentiel d’accompagner les efforts des pays pour renforcer la surveillance et le diagnostic en laboratoire, qui sont les pierres angulaires de la lutte contre la maladie afin de détecter des cas et d’éviter une propagation silencieuse du virus.
L’OMS affirme que si tous les pays africains disposent des machines d’amplification génique (PCR) nécessaires pour détecter la variole du singe grâce au renforcement des capacités de laboratoire intervenu dans le cadre des efforts de riposte à la pandémie de COVID-19, beaucoup de ces pays manquent de réactifs et, dans certains cas, de formation dans les domaines du prélèvement, de la manipulation et de l’analyse des échantillons.
L’OMS s’efforce d’obtenir 60 000 tests pour l’Afrique, dont environ 2000 tests et réactifs à expédier dans des pays à haut risque et 1000 tests et réactifs à expédier dans les pays moins exposés au risque de variole du singe.
Accès équitable aux vaccins
De nombreuses années de recherche ont conduit à la mise au point de nouveaux vaccins plus sûrs contre la variole, dont certains pourraient être utiles contre la variole du singe et dont l’un (MVA-BN) a été approuvé pour la prévention de cette maladie. Néanmoins, les approvisionnements en vaccins sont limités estime l’OMS.
« Ce qui s’est passé dans les premiers jours du déploiement des vaccins anti-COVID-19, lorsque l’Afrique est restée sur la touche pendant que d’autres pays se partageaient le nombre limité de vaccins disponibles, ne doit plus se reproduire. Certains signes montrent que c’est déjà le cas », a indiqué la Dre Moeti. Et d’ajouter que l’attention mondiale actuellement accordée à la variole du singe devrait servir de catalyseur pour vaincre une fois pour toutes cette maladie en Afrique et les vaccins constituent un outil essentiel.
Actuellement L’OMS travaille en étroite collaboration avec les États Membres et les partenaires pour définir quel type de mécanisme de coordination pourrait être mis en place pour garantir un accès équitable aux vaccins.
Compte tenu du nombre limité de vaccins et d’antiviraux, l’OMS ne recommande pas de vaccination de masse contre la variole du singe, mais plutôt une vaccination ciblée des personnes exposées ou à haut risque, notamment les travailleurs de la santé, le personnel de laboratoire et les membres des équipes de riposte en cas de flambée épidémique.
À la date du 28 juin, l’organisation mondiale de la santé fait état de 1821 cas de variole du singe notifiés par 13 pays sur le continent. Parmi ces cas notifiés, 109 ont été confirmés en laboratoire dans neuf pays. Le nombre de cas confirmés sur le continent représente 2 % des plus de 4500 cas confirmés dans le monde. Cependant, on enregistre un grand nombre de cas suspects dans la Région, et 81 % de ces cas ont été recensés en République démocratique du Congo, ce qui souligne la nécessité d’une capacité de diagnostic accrue.
Patrick Kahondwa