Les forêts tropicales de l’Amazonie et du Bassin du Congo sont des poumons de la terre en raison de leur capacité à stocker du carbone. Ces forêts renferment la majeure partie de la biodiversité terrestre de la planète. Malheureusement aujourd’hui ces forêts sont menacées par la déforestation et l’exploitation des combustibles fossiles. En Amazonie par exemple, des organisations de la société civile exigent que les gouvernements de la région accordent la priorité à l’arrêt des destructions causées par l’industrie pétrolière et gazière. Selon l’Agence internationale de l’énergie citée dans un rapport du Rainforest Foundation UK sur les menaces de l’expansion pétrolière et gazière pesant sur le climat, les forêts et les communautés, pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels et parvenir à des émissions nettes nulles d’ici 2050, il ne doit plus y avoir de développement des combustibles fossiles.
Pour ANDRES GOMEZ chercheur dans le domaine de l’énergie et de la justice climatique 86% d’émission des Gaz à Effet de Serre est liée à l’utilisation des énergies fossiles.
« Pour avoir 66% de réduction de la montée des moyennes de température mondiale de 1,5°, le total de carbone que nous pouvons bruler est 360 gigatonnes qui correspond à 8 ans des émissions que nous avons maintenant et parce que ces émissions viennent des énergies fossiles, c’est là que nous devons nous focaliser pour réduire de façon équitable l’utilisation des énergies fossiles et donc nous devons éliminer cela ».Explique ce chercheur
Comme en Amazonie, sur le continent africain, la menace de l’expansion du pétrole et du gaz est considérable. Le rapport du Rainforest Foundation UK sur les menaces de l’expansion pétrolière et gazière pesant sur le climat, les forêts et les communautés de novembre 2022, note qu’à l’heure actuelle, environ 9,5 % de la superficie totale du continent est déjà couverte par des blocs de production de pétrole et de gaz. Ce même rapport indique que les blocs d’exploration pétrolière et gazière recouvrent 30 % des forêts tropicales denses d’Afrique, dont 90 % se trouvent dans le bassin du Congo.
Tenant compte des conséquences environnementales de l’exploitation des combustibles fossiles, Josué ARUNA président de la société civile environnementale en République Démocratique du Congo pensent que ces activités sont à abandonner.
« Pour le contexte de la RDC, après avoir fait la cartographie des zones riches en termes des énergies fossiles, les gisements du Pays ont posé problème et cela a attiré l’attention de la société civile. Il y avait des blocs qui chevauchaient avec les aires protégées et d’autres blocs se retrouveraient dans les zones à tourbières. Si on provoque ces zones à tourbières on risque de dégager tout le gaz carbonique stocké et cela pourra provoquer des dégâts énormes pour la vie des communautés et au niveau planétaire car le Congo ne jouera pas son rôle de pays solution en termes de dérèglement climatique. Nous avons des minerais stratégiques; Nous devons les mettre en valeur pour aller vers la transition énergétique qui ne provoque pas le dérèglement climatique ».
Et ANDRES GOMEZ de renchérir que « Les efforts doivent être dirigés vers la non-création de nouveaux espaces d’exploitation de l’huile(Pétrole) et l’AMAZONE est un écosystème important qui ne devrait pas être utilisé pour l’exploration ou l’exploitation des énergies fossiles et doit être défendu et protégé de l’exploitation des minerais qui est utilisée comme un passage pour l’exploitation des ressources renouvelables »
Les auteurs du rapport du Rainforest Foundation UK notent également qu’il est encore temps pour les nations africaines et la communauté internationale de suivre une autre voie qui favorise le bien-être économique tout en protégeant les forêts essentielles et les communautés qui en dépendent. Pour y parvenir, il est essentiel notamment d’investir dans les énergies renouvelables et de renforcer le soutien direct aux communautés forestières et aux autres défenseurs des forêts qui se trouvent en première ligne.
Par Patrick KAHONDWA