Nairobi abrite du 04 au 06 Septembre 2023 le sommet africain sur le climat. Ce sommet est présenté comme une opportunité majeure de renforcer les liens entre l’énergie propre et le développement à travers le continent. Des chefs d’État africains, des dirigeants de l’ONU, des présidents et des gouvernements de différentes régions du monde sont attendus.
Le sommet africain sur le climat a pour thème les opportunités de croissance verte et de développement durable.
Selon les experts, avec environ moins de 4 % des émissions mondiales historiques, l’Afrique est la moins responsable de la crise climatique, mais c’est le continent qui supporte le plus grand fardeau des impacts climatiques dévastateurs des événements météorologiques extrêmes.
« La réalité du changement climatique est que ce n’est pas l’Afrique qui a provoqué la crise, mais c’est l’Afrique qui déterminera si l’humanité peut y remédier. La façon dont l’Afrique se développera au cours des deux prochaines décennies déterminera le sort de la planète. Nous disposons d’une abondance d’énergie propre et renouvelable et il est essentiel que nous l’utilisions pour alimenter notre prospérité future » explique Mohamed Adow, directeur du groupe de réflexion énergie et climat, Power Shift Africa
Selon un récent rapport sur Transition juste en Afrique , le potentiel d’énergie renouvelable du continent est 50 fois supérieur à la demande mondiale d’électricité prévue pour 2040. Le continent possède également plus de 40 % des réserves mondiales de minéraux clés pour les batteries et les technologies de l’hydrogène.
Pour Mwandwe Chileshe, responsable des politiques mondiales pour la sécurité alimentaire et l’agriculture chez Global Citizen, les discussions sur le financement de l’adaptation doivent être prioritaires.
« L’Afrique abrite la plupart des populations aux prises avec le poids du changement climatique, en particulier les petits exploitants agricoles. Il est donc temps de combler le fossé entre l’urgence des besoins et la disparité du financement climatique. Les discussions lors du sommet doivent également se concentrer sur l’urgence de réformer les systèmes alimentaires ».
Mohamed Adow Ajoute pour sa part que Le Sommet africain sur le climat offre la meilleure opportunité de discuter des moyens de stimuler les investissements qui aideront les communautés en première ligne du climat à s’adapter efficacement.
« L’Afrique a besoin de financements provenant de pays qui se sont enrichis grâce à nos souffrances. Ils ont une dette climatique. Mais le changement climatique en Afrique ne se limite pas aux panneaux solaires. L’Afrique ne peut pas se permettre de retarder davantage le débat vital sur l’adaptation alors que nos communautés subissent déjà les ravages d’une crise climatique qu’elle n’a pas provoquée. Cette réunion devrait mettre l’accent sur les moyens de garantir que les communautés puissent vivre dans la dignité et prospérer ».
De son côté Dr Magalie Masamba, associée principale en financement du développement chez ZeniZeni Sustainable Finance et chercheuse principale au African Debt Justice Network estime que les dirigeants africains et leurs financiers détiennent la clé pour libérer les impacts potentiels du financement climatique.
« Ils ont la responsabilité partagée de garantir que le financement climatique est adéquat ; adaptée à son objectif et produit des résultats tangibles pour les citoyens africains. Les dirigeants africains en particulier doivent plaider en faveur de financements supplémentaires et n’accepter les financements climatiques souverains qu’à des conditions concessionnelles ou sous forme de subventions, en intégrant les considérations d’adaptation dans tous les financements souverains qu’ils négocient pour réduire le coût global du financement ».