Dans le cadre du partenariat de la Direction des Services Vétérinaires et le projet PICAGL, le ministère de la pêche et élevage en République Démocratique du Congo vient de lancer la première phase de la campagne de vaccination contre la peste des petits ruminants et le charbon symptomatique bovine dans cinq territoires de la province du Sud-Kivu. Cette campagne vise à protéger les caprins, les ovins et les bovins contre ces maladies mortelles. Près de 342 milles chèvres (moutons y compris) et 411 vaches sont ciblées par cette campagne dans les territoires concernés. Le gouverneur intérimaire de la Province Marc Malago a profité de cette occasion pour appeler les éleveurs à faire vacciner leurs animaux.
« Nous avons aujourd’hui un premier lot des vaccins contre deux grandes pathologies qui ravagent nos vaches chèvres et moutons. Je voulais inviter les éleveurs à collaborer avec les vaccinateurs, que ça soit lors leur passage de porte à porte ou dans les couloirs de contention. Chaque animal vacciné reçoit l’immunité pour plusieurs années. Ceci vous exempte également des charges d’achat des médicaments pour le soin de vos bêtes ».
Le Gouverneur intérimaire invite par ailleurs les vaccinateurs à une bonne gestion des déchets biomédicaux pour limiter leurs effets nocifs sur la santé humaine et sur l’environnement.
Dr Ifaso Ekofo Claude, chef de division à la Direction des services vétérinaires, insiste pour sa part sur une bonne communication afin d’atteindre les resultats escomptés.
« Nous aurons une journée de mise à niveau avec les vaccinateurs dans les fermes environnantes. Il est important que les vaccinateurs sachent qu’on ne peut pas vacciner un animal malade. Un vaccin est un traitement préventif. Comme nous serons face aux éleveurs, les vaccinateurs doivent comprendre comment communiquer face aux éleveurs ».
Une satisfaction communautaire
L’arrivée de ces vaccins est un ouf de soulagement pour plusieurs éleveurs de la province du Sud-Kivu. Mugisho Léonard est éleveur dans le territoire de Kabare. Le mois dernier il a perdu deux de ses vaches, mais aujourd’hui il est comptant que ses huit vaches restantes ont été vaccinées
« Je dis merci à notre gouvernement qui a voulu venir ici dans notre ferme pour permettre la vaccination de nos vaches. Tous les éleveurs sont contents car on attendait beaucoup ce vaccin. Maintenant notre élevage va prospérer »
Joseph CIRIMWZNGOMA admirateur du territoire de Kabare accueille avec joie cette vaccination tout en demandant aux éleveurs d’apprêter leurs bêtes.
Cette campagne de vaccination va se dérouler à quatre phases. Pour cette première phase le vaccin symptovac sera utilisé pour le charbon symptomatique et le vaccin Pestevac pour la peste des petits ruminants.
Que retenir de ces deux maladies
La peste des petits ruminants est une maladie qui touche principalement les chèvres et les moutons. C’est une maladie virale qui causée par un virus qu’on appelle le virus de la peste des petits ruminants. Explique Professeur Rodigue Ayagirwa
« Ce virus prend une période 3 à 5 jours pour s’incuber chez l’animal. Comme la plupart des virus n’ont pas de traitement curatif, il faut un traitement préventif. C’est une maladie qui se transmet d’un animal à un autre à travers un contact. Lorsque l’animal est déjà malade il y a des éternuements, la toux, des pertes des fluides au niveau des yeux et du nez, la température corporelle de l’animal augmente ».
Professeur Ayagirwe explique que ces symptômes ne sont pas suffisants pour conclure.
« En dehors de ces signes il faut qu’on passe à une confirmation au laboratoire car il y a des maladies comme la fièvre aphteuse qui induisent les mêmes symptômes que ceux de la peste des petits ruminants. On peut faire les tests immunologiques comme le test ELISA et la PCR pour voir si l’animal est exactement malade ».
Contrairement à la peste des petits ruminants, le charbon symptomatique est une maladie bactérienne des ruminants. Ces ruminants sont sensibles au charbon symptomatique qui est une maladie endémique en RDC expliquait sur les ondes de radio Okapi Dr Albert Kasoko médecin vétérinaire et spécialiste en élevage traditionnel.
« Elle se caractérise par une forte mortalité et puis il y a au niveau des membres antérieurs comme postérieurs des nodules qui éclatent avec des plaies de couleur noir voilà pourquoi le nom du charbon. Les bêtes sur le pâturage vont rester en position fixe pour ne pas brouter. L’appétit disparait complétement ».
Patrick Kahondwa