Pour la toute première l’Afrique a abrité la conférence internationale en conseils scientifiques gouvernementaux. Cela du 1er au 2 Mai 2024 à Kigali. Pour Rémi Quirion Président du Conseil, L’objectif est d’augmenter les capacités en conseils scientifiques un peu partout dont notamment en Afrique. Le conseil scientifique étant une instance formelle dont la mission est de produire des avis scientifiques pour les gouvernements, il est important estime Rémi que les décideurs soient informés par la science, par des données scientifiques probantes.
« Les conseils scientifiques et la diplomatie scientifique n’ont jamais été aussi pertinents. II faut continuer à trouver des nouveaux moyens de soutenir les politiques et les pratiques de gouvernance fondées sur des données probantes à tous les niveaux. Nous devons élargir les bases de ce que nous connaissons comme des données probantes et adapter les conseils à divers contextes »
Mathieu Ouimet Directeur Général du réseau francophone international en conseils scientifiques, affirme pour sa part que tous les pays doivent être dotés d’un conseil scientifique.
« La science peut apporter des réponses aux enjeux de politique publique. On parle de changement climatique, la santé publique, les problèmes environnementaux et d’autres problèmes d’urgence. Il est évident que les résultats de la recherche peuvent éclairer la prise de décision. Quand un gouvernement avant de prendre une décision souhaite explorer les différentes options, il se pose la question de l’efficacité de ces options, alors là il est important de repérer les études ayant évaluées scientifiquement l’impact de ces différentes interventions pour permettre une bonne prise des décisions ».
De son côté Romain Murenzi Professeur de Physique à Worcester Polytechnic Institute, investir dans la science dans la science et la technologie sont des voies royales pour la croissance économique et le développement des pays.
« Avec cette réflexion, la prise en compte de la science devient un défi important pour les pays. Chaque gouvernement qui veut changer la vie de son peuple doit investir dans la science et la technologie, doit avoir une politique de science et technologie ; avec objectifs. Savoir quelle science dans les écoles primaires, quelles sciences dans les écoles secondaires, quel type de recherche ».
Placée sous le thème « l’impératif de la transformation » Macharia Kamau, Ambassadeur et Envoyé spécial du facilitateur de la communauté d’Afrique de l’Est sur la RDC – Kenya estime que ce thème invité à faire quelque chose de différent. « Quand vous parlez de l’impératif transformationnel vous signalez à tout le monde que ce que vous voulez est un saut radical dans la façon de faire les affaires parce que l’actuelle façon ne donne pas de bénéfices ; la science est marginalisée. 80% de ce que nous savons de l’économie américaine est venu de la science et de la technologie et encore aujourd’hui, il y a des états qui n’ont pas de budget alloué à la science et à la technologie. C’est phénoménal ; pensez-y. Nous sommes ici pour essayer d’entreprendre un impératif transformationnel pour comprendre comment la science est vue par le gouvernement ou par d’autres entités. Nous devons nous demander quels intrants transformatifs nous mettrons en place ».
Macharia ajoute que parler de l’impératif transformationnel est un grand défi pour l’Afrique. « Nous sommes un continent de plus de 1,3 milliards ; 18% de la population mondiale, nous avons 60% des terres arables dans le monde et 500 millions d’Africains qui ont faim chaque jour. Nous sommes un continent avec 30% des ressources minérales au monde. L’Afrique va-t-elle manquer à la quatrième révolution industrielle comme elle a manqué aux trois premières. C’est la question à la science et aux scientifiques car nous voulons que la science conduise au développement sur notre continent. Je crois que si nous nous approprions l’impératif transformationnel, nous devons nous demander ce que nous allons faire différemment, comment faire grandir la science et reconnaitre les limites des gouvernements ».
Patrick Kahondwa