Le collectif pour la justice climatique demande l’intégration de l’agroécologie dans les stratégies nationales de conservation et dans la feuille de route pour la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité. Dans une déclaration faite devant la presse dans la ville de Cali en Colombie en marge de la sixième conférence des parties sur la biodiversité, ce collectif estime que les gouvernements africains doivent adopter la souveraineté alimentaire en donnant la priorité aux cultures vivrières locales plutôt qu’aux cultures de rente et en encourageant les méthodes de conservation des semences et résister aux Organismes Génétiquement Modifiés afin de mieux mettre en œuvre le cadre mondial pour la biodiversité.
Ce collectif exige la justice climatique pour les communautés du Sud car selon lui les nations du Nord ont le plus contribué à la crise climatique affectant la nature, la biodiversité et les communautés indigènes.
« Nous dénonçons toutes les formes de fausses solutions au changement climatique telles que le Net zéro, la géo-ingénierie et l’arrêt de l’extraction des combustibles fossiles en Afrique MAINTENANT. Il est temps de donner la priorité aux pratiques durables par le biais d’une énergie renouvelable centrée sur les personnes, qui protège nos écosystèmes, notre biodiversité et soutient les économies locales. Les compagnies minières et de combustibles fossiles doivent payer pour la réhabilitation des terres, des océans et des rivières dégradées par l’extraction d’hydrocarbures et des minerais » a déclaré Josué Aruna porte-parole de collectif.
Pour ce collectif, la localisation et la décolonisation des mécanismes de financement soutenant les actions en faveur de la biodiversité et du climat et les terres des communautés autochtones, c’est maintenant.
« Les réparations climatiques, les remédiations et les compensations pour les peuples africains affectés, au même titre que les réparations coloniales, doivent être payées aux nations africaines et aux pays du Sud, reflétant l’ampleur des dommages causés par le changement climatique et l’exploitation historique. Ces réparations doivent prendre la forme de subventions et non de prêts qui ne font qu’aggraver la dette » peut-on lire dans leur déclaration
Par ailleurs ce collectif exige que les gouvernements mettent en place des mécanismes de participation durables qui permettent aux femmes, aux jeunes, aux populations autochtones, aux personnes handicapées, aux éleveurs, aux pêcheurs et aux petits producteurs agricoles de s’exprimer à la table des négociations afin d’élaborer des politiques axées sur les personnes et de véritables solutions pour lutter contre les effets du changement climatique et de la perte de la biodiversité. Il rappelle en outre que l’Afrique n’est pas une décharge ni un dépotoir.
« Il est donc primordial pour nous, Africains, de nous adapter au traité mondial sur les plastiques, qui nous permet de lutter contre la pollution plastique tout au long de son cycle de vie, de l’extraction à la production et à l’élimination ».
Pour finir le collectif demande que les droits des femmes, des peuples autochtones et de leurs communautés soient ratifiés et mis en œuvre dans tous les projets d’extraction et d’exploitation forestière.
« Les communautés doivent avoir le droit de dire oui ou non au développement. Si les communautés disent oui, elles doivent dicter les termes du projet d’une manière qui leur soit bénéfique ainsi qu’à leur environnement. L’indemnisation doit être proportionnelle à l’ampleur des déplacements et des pertes. L’urgence de protéger les défenseurs de l’environnement et les peuples indigènes sans terre est maintenant » conclut les auteurs de cette déclaration