Depuis le 11 Novembre dernier, des dirigeants des gouvernements, des entreprises et de la société civile se réunissent à Bakou en Azerbaïdjan à l’occasion de la 29ème Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques COP29. Cette conférence est une occasion cruciale d’accélérer les mesures visant à lutter contre la crise climatique. Une autre question cruciale à l’ordre du jour est axée sur le financement pour que les pays réduisent considérablement leurs émissions de gaz à effet de serre et protègent les vies et les moyens de subsistance contre l’aggravation des effets des changements climatiques. Lors de la journée Afrique placée sous le thème « l’augmentation du financement de l’adaptation au changement climatique et de la croissance verte en Afrique », Monsieur Claver Gatete Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Secrétaire exécutif de la Commission Economique pour l’Afrique a souligné que les économies africaines perdent jusqu’à 5 % du Produit Intérieur Brut, en moyenne, chaque année à cause des perturbations liées au climat.
« Alors que les pays africains ont besoin de financements adéquats, prévisibles et accessibles, la structure du financement climatique existant continue de perpétuer les inégalités. Aujourd’hui, une grande partie des financements disponibles pour le climat est versée sous forme de prêts et non de subventions, ce qui alourdit encore davantage le niveau d’endettement déjà élevé de l’Afrique. Nous ne devons pas continuer à nous contenter de cette façon de faire des affaires » va-t-il déclaré.
Pour relever les défis climatiques et économiques de l’Afrique, le Secrétaire exécutif de la CEA a présenté cinq priorités politiques essentielles qui tracent la voie vers une Afrique autonome et résiliente au changement climatique.
Il s’agit notamment d’exploiter les minéraux essentiels de l’Afrique pour favoriser une transformation économique verte.
« La richesse de l’Afrique en sources d’énergie propre, combinée à ses minéraux essentiels, a le potentiel d’alimenter un avenir résilient au changement climatique. Les industries des batteries et des véhicules électriques, qui devraient représenter des milliers de milliards de dollars d’ici 2050, démontrent le rôle stratégique de l’Afrique dans la transition verte mondiale. Grâce à des initiatives telles que la collaboration entre la République démocratique du Congo et la Zambie sur une zone économique spéciale pour les chaînes de valeur des batteries, l’Afrique peut devenir un leader dans la production d’énergie propre, créer des emplois et promouvoir une croissance économique durable » renchérit Gatete.
Outre cela il a rappelé l’impératif d’améliorer le potentiel de capture du carbone de l’Afrique grâce à des solutions structurées et fondées sur la nature. Selon lui, les écosystèmes africains, en particulier le bassin du Congo, disposent d’une vaste capacité de stockage de carbone, qui pourrait mobiliser jusqu’à 82 milliards de dollars par an grâce à des crédits carbones de haute intégrité. Mais pour garantir que les marchés du carbone africains bénéficient aux économies et aux communautés africaines, il faut un système solide et transparent.
« Nous devons nous engager à établir le Nouvel Objectif Collectif Quantifié (NCQG), un objectif basé sur les besoins réels, estimé à 1,3 billion de dollars pour l’Afrique. Les financements disponibles continuent d’être insuffisants et nos finances publiques doivent être complétées par des fonds privés pour renforcer la résilience, protéger la diversité et favoriser un développement sensible au climat » a-t-l martelé.
Pa ailleurs la CEA appelle à l’accélération de la transition vers une énergie propre pour assurer la résilience économique et la prospérité à long terme de l’Afrique. Il estime qu’avec l’évolution du monde vers une économie verte, l’Afrique a la possibilité de se positionner à l’avant-garde.
« La transition vers les énergies renouvelables est imparable. Dans de nombreuses régions, l’électricité produite à partir de nouvelles installations éoliennes et solaires est déjà plus rentable que celle produite à partir des combustibles fossiles. Grâce à des politiques et des investissements coordonnés, l’Afrique peut devenir un pôle mondial des énergies renouvelables, garantissant que nos économies bénéficient de la transition tout en préservant l’environnement ».
Le Secrétaire exécutif la CEA a enfin appelé à l’action de toute urgence et de manière décisive pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et éviter les conséquences irréversibles du changement climatique.
Patrick Kahondwa