La ville de CALI en Colombie sera la capitale mondiale de la biodiversité du 21 Octobre au 1er Novembre 2024. Cela à l’occasion de la 16ème conférence des parties sur la biodiversité COP16 organisée par le Secrétariat des Nations Unies pour la Conservation de la Biodiversité. Cette conférence est d’une importance capitale car elle intervient deux ans après la signature par près de 196 nations du cadre mondial de la diversité biologique. Ce cadre fixe les actions à mener par les différents intervenants face aux menaces qui pèsent sur la biodiversité. Des actions à mener à l’horizon 2030 et 2050.
Enjeux de la COP16
Les enjeux de cette conférence sont énormes. Il sera une occasion d’évaluer l’état d’avancement de l’implémentation de cet accord par les Pays Signataires. L’autre enjeu de cette COP16 sera l’adoption du cadre de suivi du Cadre mondial, avec l’ensemble d’indicateurs de suivi des progrès accomplis dans sa mise en œuvre. La mobilisation des ressources sera également une question sur la table de négociations.
Daniel MUKUBI, Chef de Division à la Direction du Développement Durable au Ministère de l’Environnement et Développement Durable en République Démocratique du Congo agissant en tant que Négociateur de la RDC au titre de la Convention sur la Diversité Biologique reconnait que tout ceci, ne sera possible qu’avec l’adoption d’une stratégie de mobilisation des ressources adéquates et d’un mécanisme de financement à la hauteur des ambitions du Cadre mondial.
« La plus grande priorité de la RDC à la COP 16, c’est de faire respecter les articles 20, 21 et 39 de la Convention sur la Diversité Biologique. Selon l’article 20, les pays développés doivent fournir des ressources nouvelles et additionnelles aux pays en développement pour la mise en œuvre de la CDB. L’article 21 évoque la nécessité pour la Convention de disposer d’un mécanisme de financement sous l’autorité et le contrôle de la Conférence des Parties, et qui lui sera redevable. L’article 39 quant à lui, statue que le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) est un mécanisme de financement établi au titre d’arrangement provisoire. Une autre priorité, c’est d’adopter le mécanisme multilatéral de partage des avantages découlant de l’Information de Séquençage Numérique sur les ressources génétiques et le rendre opérationnel ».
L’autre enjeux et non le moindre explique Daniel, portera sur le mécanisme multilatéral de partage des avantages découlant de l’utilisation de l’Information de Séquençage Numérique sur les ressources génétiques et d’autres textes connexes qui concernent les Peuples Autochtones et Communautés Locales, ainsi que leurs rôles pour atteindre les objectifs de la Convention.
« La RDC appelle vivement la COP16 de créer un Fonds Global dédié à la Biodiversité, sous l’autorité et le contrôle de la COP16, et de mettre en place un Comité consultatif pour définir les modalités de son opérationnalisation, à présenter à la COP17 pour examen et adoption ».
Pour rappel deux ans après que les nations du monde se sont engagées à conserver au moins 30 % des terres, des eaux douces et des océans de la planète d’ici 2030, seuls 2,8 % des océans sont considérés comme susceptibles d’être efficacement protégés, révèle un rapport lancé par un consortium d’ONG et de bailleurs de fonds œuvrant pour la protection de la nature en marge de la cette COP16.
Patrick Kahondwa depuis CALI
Cet article a été produit dans le cadre du programme 2024 CBD COP16 Fellowship organisé par Earth Jounalism Network d’Internews